RECRUTEMENT, EVOLUTION, EFFECTIFS



Les élèves recrutés sur concours national au niveau "fin de quatrième", 105 places étaient offertes chaque année, soit 3 classes de 35 élèves appelées 3ème A, 3èmeB, 3ème C.

Si mes souvenirs sont exacts, il y avait environ 600 candidats pour les 105 places. La réputation de l'école, son objectif: l'aéronautique, la quasi certitude d'un emploi en fin d'études incitèrent beaucoup de candidats à concourir deux fois, la seconde en fin de troisième.

Curieusement, nous avions constaté, à la direction, qu'en fin de 3ème, les meilleurs étaient souvent (sinon toujours) les élèments reçus en fin de 4ème, beaucoup de ceux ayant déjà fait une 3ème s'étant mis en "roue libre" à cause du sentiment du "déjà entendu, déjà appris" (sauf à l'atelier).

Les élèves se retrouvaient en 2ème (trois classes: A, B et C) et une sélection était opérée en fin d'année pour constituer une 1ère TM (Technique - Mathématique) des meilleurs élèves susceptibles d'obtenir le bac technique pour devenir "agent technique de l'aéronautique", par une formation complémentaire à Paris, Bd Victor.

Les meilleurs pouvaient postuler pour la carrière d'ingénieur des Travaux Aéronautiques, ingénieurs militaires dont l'école, Bd Victor sera transférée en 1962 à Toulouse et où je fus muté en février 1963.

Donc une 1ère TM, deux 1ère Tl (Technique Industrielle).

On retrouve les mêmes en quatrième année d'E.N.P.A. : une TM, deux Tl. Ces dernières ont vocation à fournir des "ouvriers qualifiés de l'aéronautique" cat 6 (Cat. P2 de l'industrie) pour devenir rapidement cat 7 (P3) et plus tard, cat 8, maître - ouvrier. L'expérience a prouvé que beaucoup d'entre eux sont devenus "Techniciens" (soit fonctionnaires, soit contractuels) et ont fait de très belles carrières, dans l'industrie civile également.

Une classe préparatoire aux TA (Travaux Aéronautiques) grade : ingénieur militaire = Lieutenant, pouvant aller jusqu'au grade d'ingénieur en chef = Colonel. Certains de nos élèves, par concours dit "d'intégration" ont rejoint le corps des ingénieurs de l'air (qui deviendra dans les années 1960, corps des ingénieurs de l'armement) et quelques uns d'entre eux ont atteint le grade d'ingénieur général.

Il y a lieu, en passant, de citer des cas particuliers d'élèves de T A qui préparèrent d'autres concours et devinrent Ingénieurs Météo, et même ingénieur des travaux publics!

Je citerai le cas de Abdelkader LOUMANI qui devint ingénieur du contrôle aérien à l'ENAC, et assuma la lourde tâche de directeur de l'aéroport d'Alger - Maison Blanche en 1963.

Je suis sûr que ce travail sur l Historique de l'E.N.P.A. fera sortir bien d'autres cas remarquables ignorés de beaucoup d'entre nous.

Les besoins de l'AIA et de la DCAN à ORAN ayant brusquement augmenté dans les années 1958 - 1963, une formation particulière fut mise en place: les apprentis aéronautiques que l'on appela par abréviation "APPAERO".

L'idée nous était venue d'utiliser la formation de base de l'éducation Nationale sanctionnée par un CAP d'ajusteur (il semble me souvenir qu'il y eut également des électriciens, je n'en suis pas sûr, mais il y eut un CAP modeleur qui réussit parfaitement).

Le recrutement se fit grâce au concours de l'inspecteur technique de l'éducation nationale, Mr. TILLIER, avec qui nous instruisîmes les dossiers scolaires des candidats ce qui nous permit de recruter une vingtaine d'ajusteurs qui, après une année de formation complémentaire à l'E.N.P.A., passèrent avec succès l'essai professionnel d'ajusteur cat 6 et furent recrutés ouvrier cat 5 pour un stage de deux ans qui fut, pour certains, réduit à un an. Y eut-il des APPAREO chaudronniers pour devenir " aéroformeurs", je ne saurai le dire aujourd'hui.