MOTIVATIONS
Dans le conflit mondial de 1939-1945, l'AFN à connu plusieurs périodes:
L'effort de guerre en Afrique du Nord a pris toute sa mesure en 1942 et en particulier avec la présence des Alliès débarqués à Sidi Ferruch. L'entretien et la réparation des matériels aéronautiques des armées a souligné l'importance qu'il y avait de créer ou de développer des ateliers capables de s'adapter aux nouvelles techniques de réparation de matériels ayant évolué vers le "tout métal" et la fabrication en série.
Coupée de la métropole, l'Afrique du Nord ne constituait pas un bassin de main-d'oeuvre technique suffisant pour fournir les ouvriers spécialistes dont les ateliers allaient avoir besoin. D'o? cette idée d'entreprendre la formation de cette maintenance, d'abord par des centres d'apprentissages annexès aux ateliers, puis par la création d'une école professionnelle propre à l'Aéronautique.
C'est peut- ?tre en 1940, mais, plus surement en 1942 que débuta le centre de l'AIA de Maison-Blanche et peut-?tre, comme il m'a été suggéré dernièrement, en y intéressant en premier les appelés de l'Armée de l'Air volontaires. J'ignore quel en fut le résultat.
S'adressant ensuite à des jeunes adolescents ayant fait le choix d'une profession, voire d'une carrière, les organisateurs furent vite confrontés aux problèmes engendrés par la répartition géographique des candidats et aux difficultés de ravitaillement inhérents à l'état de guerre (militaires privilégiés par rapport aux civils, échanges commerciaux extérieurs réduits ou supprimés).
L'internat apparut vite comme le moyen de réduire ces problèmes au mieux et au plus vite. Les sites successifs, Maison-Blanche, Maison-Carrée, Cap Matifou, nous renseignent sur l'évolution du traitement des problèmes de la formation tant que pour la vie des élèves que pour la définition du but à atteindre.
D'un centre d'apprentissage (formation surtout pratique) dans les locaux de l'établissement, avec des militaires pris en charge par leur inité, ?a passe aux civils que l'on réunit dans une cité proche de l'AIA.
Le problème du logement touche également les personnels enseignants. Il y a eu ensuite décentralisation vers la ville en utilisant des locaux prévus pour un tel usage (classes, ateliers, internat) à l'Ecole d'Agriculture de Maison-Carrée, puis à l'Institut (Ecole d'Ingénieurs) de la m?me ville.
Le niveau scolaire s'élève pour atteindre celui des écoles nationales professionnelles aptes à former des ouvriers qualifiès et des techniciens.
INTERVENANTS (les fondateurs - La DTRA)
A ma connaissance, les pionners de cette école furent des syndicalistes eux-m?mes issus d'établissements aéronautiques: GEMY, ROUCHON, et TALLAGRAND (professeur) qui jetèrent les bases de la future E.P.A. qui deviendra, de fait mais non de droit, l'E.N.P.A. dont on veut ici écrire l'Histoire.
Furent recrutés dans la foulée Mr. GARCONNET, les frères BROUSTEAU, DURAND, Mr. UNAL (professeur à l'école d'Agriculture et chimiste distingué) et d'autres mais, n'ayant pas connu cette période, mes souvenirs sont forcément incomplets et peut-être incertains.
Pour ma part, nommé sous-directeur technique de l'atelier annexe de Boufarik en février 1947 par la DTI (j'étais alors Chef du bureau études outillages et préparation à la Sté nationale de constructions aéronautiques du centre, à Fourchambault Nièvre) c'est par Mr. MALATERRE que j'ai connu l'école qui s'installait à peine à CAP MATIFOU dans le site o? nous l'avons connue.
Le statut de l'E.P.A. soumis à la DTI fut sans doute préparé par les soins de Mr. MALATERRE ou sous sa direction, mais il est aussi possible qu'il ait trouvé le travail fait par l'équipe des pionniers cités plus haut.
La date de dép?t des statuts: le 31.12.45 ne renseigne guère sur le ou les auteurs. Les recherches doivent ?tre orientées sur PARIS qui détient les archives de l'école.
Le problème de la formation de spécialistes d'aviation se présenta dès 1945 en Métropole et les solutions données sont les mêmes que celles adoptées en AFN: centres d'apprentissages dans ou près des établissements, AIA ou Sociétés Nationales, à l'initiative des directions locales ou générales (nous avions un centre à Fourchambault, un à Bourges, etc..) mais la DTI qui les vit dispara?tre ou les prit à son compte (AIA de Bordeaux *, AIA de Clermont) ne créa pas, à ma connaissance, d'EPA pareille à la n?tre en métropole. Par contre, l'industrie civile créa une école en région parisienne à Villebon (Groupt des Ind. Aéro, rue Cimarosa) laquelle connut de grosses difficultés, peut-?tre financières, et disparut dans les années, 60 si mes souvenirs sont bons.
Le centre fut transféré au ch?teau de Latresne (Gironde) en 1960 ou 1961. Il est devenu une école pareille à l'E.N.P.A. et un centre de formation pour la DTI et l'armée de l'Air (voir ses statuts).
REGIME JURIDIQUE
J'ignore ce que fut le régime juridique initial de l'E.P.A. (qui payait ?). Lorsque je suis arrivé en 1950 (octobre), l'école avait pris le nom d'école Nationale Professionnelle de l'Air -d'ALGER- et son statut était celui d'un Office Public Commercial et Industriel sous tutelle de la DTI via la DTRA (Délégation Technique et Industrielle de l'Air à Alger) jouissant de la personnalité civile et de l'autonomie financière.
Cette création des Offices, toujours en vigueur à l'heure actuelle pour de nombreux établissements civils, donne beaucoup de souplesse à l'administrateur pour gérer d'une fa?on moins contraignante que celle imposée par les règlements publics administratifs, mais n'engage pas l'état d'une fa?on rigide pour le financement, ce qui peut ?tre g?nant pour l'établissement
( ces commentaires sont de moi, un juriste "public" en juge peut-?tre différemment).
L'administration (au moins financière) a toujours utilisé le sigle EPA et non E.N.P.A., que la DTI utilisait aimablement, consciente que nous étions vraiment une ENP à part entière.