AMERTUMES
de Sauveur Doukan.
- Ma sordide chambre d’hôtel,
- L’hôtel du Chat Noir,
- Un chat noir comme enseigne,
- L’enseigne de fer forgé,
- Forgée la rampe d’escalier,
- L’escalier de cent marches,
- Des marches qui craquent,
- Qui craquent sous mes pas,
- Des pas fatigués,
- Fatigués de la nuit,
- Une nuit d’étude,
- L’étude des pourritures,
- Pourritures de la vie,
- La vie de tout le monde,
- Le monde de ma rue,
- Une rue de putains,
- De putains provocantes,
- Provocantes par leurs charmes,
- Leurs charmes qu’on achète,
- Qu’on achète pour mille balles,
- Les mille balles de foutues,
- Foutues dans le vice,
- Le vice de la terre,
- La terre qui tourne,
- Qui tourne insouciante,
- Insouciante de ce monde,
- Ce monde qui l’habite.
Sauveur dit : « Black »
Toulouse, le 14 décembre 1958 : un dimanche à la caserne Niel où, j’effectuais mes classes au 9ème RCP ; avant mon départ pour l’Algérie