Etat des lieux - Premiers pas de l' EPA

D'avant 1939 à 1943


Avant la deuxième guerre mondiale, l’activité aéronautique en Afrique du Nord est considérable, elle a la faveur de la population, offre des débouchés économiques non négligeables, véritable aubaine pour un pays en plein développement.

De nombreux pilotes, héros des compétitions internationales, sont familiers des aéro-clubs nord africains qui rivalisent ainsi avec ceux de Métropole.

Ces activités, "secondaires", sont très appréciées du public. Il est précisé  que des dizaines de milliers de spectateurs assistent aux différentes manifestations proposées. Le transport aérien est très présent, l’aviation militaire prépondérante.

De nombreux établissements, civils ou militaires, proches des grandes villes d’Afrique du Nord voient ainsi le jour pour assurer  la maintenance ou l’utilisation de la flotte aérienne . 

A Maison Blanche, autour de deux fameux hangars à dirigeables, de 1914-1918 , au sud  de la piste, le long de la route qui mène à Maison Carrée, se trouvaient les bâtiments d’Air France et Air Afrique. A.I.A de Maison -Blanche
Anciennement A.R.M.A.

L’armée de l’Air avait décentralisé ses écoles  militaires  spécialisées en en créant de nouvelles en Afrique du nord : Meknès, Marrakech, Blida, Maison Blanche. Cette dernière base abritait  un groupe de reconnaissance (G.A.O.), Potez 63 et Potez 540, ainsi que de vieux Potez 25 et deux écoles dont une de pilotage.   

La guerre est là. L’aviation ( amie ou ennemie ) a un rôle  prépondérant. C’est la débâcle. Toutes les bases aériennes d’Afrique du Nord sont en effervescence, du fait de l’arrivée des formations de France qui n’acceptent ni la défaite ni la présence simultanée des commissions d’armistice germano-italiennes.

Bien avant 1939, l’armée de l’Air décentralisa ses écoles de spécialistes en Afrique du Nord.

A Maison Blanche c’est une école de mécaniciens avion qui avait été créée. Ce site avait été choisi à cause de l’A.R.M.A. (ateliers de réparation du matériel  aérien ) qui, en entretenant tous les appareils d’Afrique du Nord, servait de support pédagogique aux élèves, tous militaires engagés. Des officiers mécaniciens et des sous officiers brevetés étaient leurs professeurs et moniteurs.

Au cours de l’été 1940, à la fin des hostilités, le personnel militaire est placé en congé d’armistice, l’entretien et la réparation des avions sont interdits par la commission  d’armistice siégeant à Alger.  L’atelier industriel de l’air (AIA de Maison Blanche, AIA Annexe de Blida et Boufarik), pièce maîtresse de ce potentiel industriel, se voit contraint d’arrêter ses activités

La direction de cet établissement veut  à tout prix conserver l’outil de travail en état, dans l’attente de jours meilleurs et le rendre plus performant. Consciente du manque de main-d’œuvre qualifiée,   elle veut  essayer d’agir pour le combler

Et c’est ainsi que  juillet 1940 voit s’ouvrir un centre d’apprentissage à Maison Blanche. L’ingénieur général Jacques MARTIN nous apprend que 250 jeunes démobilisés de l’armée de l’air,  furent les premiers élèves qui formèrent  la première promotion de notre école.

Ce sont le gouverneur général de l’Algérie, Yves CHATAIGNEAU et le général WEISS, commandant la 5ème  région aérienne, qui ont l’idée de réserver ces élèves dont le niveau correspondait à l’époque au brevet élémentaire des E.P.S. et au brevet des E.N.P.

Ils désiraient  créer une école nouvelle, civile, qui serait montée  selon le principe E.N.P. Elle serait destinée à former des techniciens supérieurs et des candidats aux Écoles  des Arts et Métiers.

Parmi ces 250 élèves, nombreux étaient ceux qui avaient une bonne instruction. Mais d’autres n’ayant que le certificat d’études, ont dû suivre un cours de rattrapage qui dura plusieurs semaines. Dans cette école il n’y avait pas de gradés. Il n'y avait que des professeurs qui enseignaient les matières générales, l’électricité, le dessin industriel, la mécanique appliquée.Les cours de travaux pratiques : ajustage et machines outils se déroulaient dans les bâtiments de l’AIA. L'encadrement était composé de moniteurs. Parmi eux  : JOLY, FROCHEN, Charles DURIEUX de Maison Carrée.  

Rappelons que le statut particulier des élèves de cette école faisait qu'ils étaient civils tout en étant à la disposition de l’armée.

Le 2 mai 1941, sous l’égide de l’ingénieur général Jacques MARTIN, alors directeur de l’AIA, s’ouvrait à Maison Blanche  l’école d’apprentissage de l’AIA.

Le recrutement des 30 élèves de la première promotion avait été fait un mois auparavant.

L’enseignement pratique avait lieu au bâtiment A’ et les études générales dans un préfabriqué derrière ce même bâtiment. 

Sous la direction du capitaine DUCHEMIN, le personnel enseignant était composé de moniteurs civils, de sous officiers d’aviation, et de professeurs venus de l’école aéronavale de Rochefort, refusant ainsi l’occupation allemande.

En régime d’externat uniquement à raison de 9 heures de cours par jour, et six jours par semaine. Les vacances étaient limitées aux jours fériés  avec 15 jours au mois d’août.

La deuxième promotion de 30 élèves a fait sa rentrée le 1er octobre 1941,  la  troisième promotion le  10 octobre 1942. Les cours furent suspendus le 8 novembre 1942, jour du débarquement des troupes alliées, pour cause de mobilisation d’un bon nombre de membres du personnel enseignant.

Les cours ont repris par la suite pour une formation accélérée avec date de l’examen avancée au 19 janvier 1943, au lieu de fin juin, du fait des besoins des AIA en main-d’œuvre qualifiée.

La deuxième promo a terminé le 30 mai : c’est aussi la date de la fermeture de cette école.