Année scolaire 59/60, les seize aspirants TEFSTA ne pouvaient pas tous réussir au concours national. La préparation faite par l'ENPA, Fin valable. En cas d'échec, la majorité se refusait d'envisager le redoublement, quasi nécessaire. , L'ergL'erg se présente comme une succession de dunes alignées, chaque alignement pouvant être séparé du suivant par un couloir. De tels couloirs, ménagés entre les cordons dunaires, facilitent la pénétration au sein du massif dans ce monde immuable ec silencieux. Avec son profil dissymétrique, la dune s'achève au sommet par une créte tranchante qui épouse quelquefois la forme générale d'un croissant dont l'orientation de la courbure indique le sens du vent dominant. Sous l'épais manteau de sable fauve se dissimulent probablement des reliefs rocheux qui, formant obstacle, retinrent le sable et permirenc la lente et patiente édification des champs dunaires. Datant du début de l'Ère quaternaire, les grands ergs demeurent inchangés depuis des siècles, champs de bataille préférés du vent sempiternel, car si la dune est fixe, à l'échelle d'une vie humaine, les grains de sable sont mobiles. Sans cesse en mouvement, arrachés sur une pente en panaches aveuglants, ils vont un peu plus loin arrondir les flancs de la dune voisine. Ces sables mobiles ou vifs s'opposent aux sables fixés par une couverture végétale suffisamment dense pour les sousttaire aux jeux du vent. Les sables vifs appartiennent au Sahara actuel alors que les sables fixés se trouvent maintenant relégués hors Sahara, sauf ceux de quelques secteurs mauritaniens. En effet, les dunes qui, au Paléolithique moyen, s'étendaient au-delà des tleuves Sénégal et Niger, furent ensuite colonisées par la végétation lors d'une période plus humide. Elles ne sont plus que dunes mortes, par opposition aux dunes vives des ergs. L'ancienneté du sable s'évalue à sa couleur: le sable doré dont chaque grain a été oxydé est de formation beaucoup plus ancienne que le sable blanc. Un erg peut étre le siège d'une vie végétale plus ou moins dense. Le Grand Erg Occidental, qui occupe une superfcie de 80000 kilomètres cartés, bénéficie dans son sous-sol d'une nappe phréatique à débit constant, alimentée en partie par les eaux du vetsant Sud de l'Atlas saharien. De plus, il reçoit des pluies assez notables, bien qu'itrégulières. Humide, il est doté d'un peuplement dense qui prend, par places, l'aspeçt d'une pseudosteppe. L'Erg Chech, long de 600 km et large de 250 km, contraste totalement par ses sols salés défavorables aux végétaux, son climat d'une extrême aridité où l'évaporation intense et les températures élevées se conjugent pour réduire à néant les effets de pluies rarissimes. Dans les ergs mineurs, petits massifs compacts dont l'Erg Chebbi du Sud-Est marocain fournit un exemple, la densité végétale est très fluctuante, étroitement liée aux pluies locales et à la densi_té du bétail dont l'action n'est nulle part négligeable.. Si on parcourt la hamada en cheminant sur la surface du plateau, elle n'apparait d'abord que comme une table gigantesque, un peu monotone, prolongeant le plan nivelé des regs sans que le passage de l'une à l'autre soit toujours bien tranché. Mais, btusquement, un ravin profondément encaissé éventre le plateau. En longeant le ravin et en examinant ses parois abruptes, on croit se trouver devant 1'oeuvre de quelque Titan: la hamada apparait mieux, dans sa structure interne, et fait songer à un amoncellement prodigieux de grands bancs homogènes, ou à la réunion de milliers de colonnes déchiquetées. Le fond du ravin, gigantesque baignoire de pierre, se tapisse de dalles patinées par le temps. Ici, elles se cachent sous un revétement de petits cailloux noirs; là, elles se fendent selon des lignes de moindre résistance et, dans les cavités ainsi formées, du sable s'accumule, colonisé par des végétaux. Allez voir le site de Pierre Leblon en cliquant ci dessus La surface n'est pas moins variée mais à une échelle moins spectaculaire. Anciennement, elle fut attaquée par les eaux de ruissellement. Le résultat est souvent un réseau fort compliqué de multiples saignées; ou encore des effondrements encombrés d'éboulis rocheux dans les anfractuosités desquels du sable se déposa. Les falaises des hamadas, attaquées par l'érosion, dépouillées des roches tendres, reculèrent, ne laissant devant elles que des îlots de roches dures, vestiges des anciennes formations, les buttes témoins nommées gours.
Le regD'origine fluviatile, le reg peut n'être qu'une formation isolée, ou au contraire prendre une ampleur considérable comme au Tanezrouft, de sinistre répucation. Sinistre parce que de cette plaine la vie semble absente. Des graviers arrondis ou anguleux nettoyés par le vent, ou encore mélés de limons et argiles, s'étalent indéfiniment en un paysage pauvre, monotone, désespérément vide de tout point de repère. Le reg est le faciès biologique le plus pauvre du désert. Le djebelCe vocable indigène autant les hauts massifs montagneux du Sahara central que de simples élévations de terrain tels que les Djebels d'Ougatta de la région de Beni-Abbès, qui ne dépassent pas 150 m de hauteur. Entre ces deux extrémes se situent des bombements de 500 à 800 m comme ceux du Sahara Nord-occidental. Pentes et parois rocheuses, creux et excavations, éboulis de blocs énormes, rappellent quelques aspects des hamadas et appartiennenc au méme type de milieu. On y recrouve souvent les mêmes espèces végétales ou des espèces voisines.
Les larges vallées sont ensablées à des degrés divers et l'encombrement va de la simple butte au petit erg intérieur. Dans ces vallées comme dans les lits d'oueds et sur toute surface plane, se développent des végétaux. Dans les hautes montagnes du Sahara central, au-dessus de 1 800 m, l'aridité diminuant notablement, la végétation devient plus dense. Elle ne se cantonne plus en quelques points mais adopte le mode diffus caraaéristique de la marge subdésertique septentrionale. Au-dessus de 2300 m, le sol se couvre d'une steppe formant un tapis assez dense . Le lit d'ouedVoir couler de l'eau est un événement; cette denrée de luxe ne se déverse plusieurs fois l'an qu'en des lieux privilégiés. Les pluies locales alimentent des oueds à écoulemenc temporaire, rarement en eau et pour quelques heures seulement. Simple ravinement à la surface d'une hamada, d'un reg, leur lit peu marqué est encombré de cailloux, de sables grossiers ou de limons plus fins retenant l'eau assez longtemps. A sec la plupart du temps, leur vallée héberge une formation arborée plus ou moins dense de tahla dont le port en parasol met une note tropicale dans le paysage. Sur le sol, ici et là, de maigres touffes de graminées , puis par places, un fouillis d'arbustes épineux. Les oueds coulant plusieurs fois, ou au moins une fois par an, bénéficient d'une alimentation en eau importante, et connaissent des crues qui s'échelonnent parfois sur plusieurs jours. Puis, l'eau s'infiltre, entretenant la nappe souterraine; et ces oueds, dont la Saoura est le meilleur exemple pour le Sahara septentrional, jouissent d'un sous-écoulement permanent. A l'orée nord du désert, l'oued Guir originaire du Grand Atlas marocain, et l'oued Zousfana issu de l'Atlas saharien, fusionnent pour donner naissance à la Saoura. Laquelle peut être en eau, soic sur une partie de son cours, à la suite de pluies locales drainées par de petits oueds, soit sur la totalité lorsque le Guir et la Zousfana lui apportent massivement une eau venue des Atlas. Elle coule alors plusieurs jours et alimente à son tour son prolongement méridional, l'oued Messaoud. Sur une longueur de 400 km, l'eau dérobée hors du Sahara vienc rafraichir le désert. Elle s'écoule dans un lit étroit. Une partie s'enfonce rapidement dans le sol; une autre fait naitre des mares temporaires dispersées le long du lit mineur. Parmi ces mares, les unes s'évaporent très vite; d'autres subsistent une partie de l'été. Enfin, une fraction des eaux infiltrées va grossir des mares permanentes, les gueltas, qui jouent un grand rôle dans le maintien de la vie animale . Ce lit mineur s'encastre à son tour dans un ensemble beaucoup plus vaste -le lit majeur- envahi d'alluvions, de nappes sableuses, de buttes de sable vif ou à demi fixé. Le sous-sol humide favorise le développement d'une formation arborée d'éthel , forêt-galerie très dégradée que l'on retrouve le plus souvent dans ce type de lit d'oued. . La DayaA la surface désolée du reg, de la hamada, se dessine un cercle verdoyant, une large coupe évasée dont la perspective en creux est à peine visible. Mais ici, la moindre dépression permet le rassemblement des eaux. Celle-ci n'est qu'une tache de quelques mètres carrés; plus loin, une autre atteint plusieurs centaines de mètres de diamètre. Sur le sol d'une grisaille uniforme, ces traces irrégulières rappellent les ornements fantaisistes d'une peau de Panthère; cette comparaison est venue à l'esprit de voyageurs survolant en avion la région des Dayas au Sud de Laghouat, singularisée par des centaines de depressions. Les Pistachiers (ou betoum) et les Jujubiers y vivent en harmonie, le jeune plant de l'arbre ne pouvant résister que gràce à la protection du buisson épineux. Ceite association exclue, une daya est en générat dépourvue de strate arborée. Néanmoins, certaines hébergent quelques tahla. Un tapis de limons, amalgame de sable, argile et petits cailloux, colmate le fond de ces cuvettes où les eaux de ruissellement collectées, pénètrent avec lenteur, persistant longuement dans le sous-sol. Le vétement végétal se compose le plus souvent de plantes vivaces, en touffes serrées, denses, généralement épineuses. La daya, au printemps, permet le miracle d'une floraison aux teintes vives et rafraichissantes.
La sebkhaLa sebkha et le chott sont des zones d'épandage d'oueds sans débouché. Des parcelles blanchâtres et bcursouflées, les sebkhas à l'éclat aveuglant, miroitent au soleil, parfois vastes comme celle de Timimoun. Ces sols salés ne sont que des phénomènes locaux; pourtant ils prédominent dans le Sud tunisien et se retrouvent encore au Sud de Reggane où ils acquièrent une certaine importance. Ces étendues ne sont pas toutes dénudées; du degré de salinité dépendra la présence ou l'absence de vie. Des sous-arbrisseaux, des arbustes de taille respectable et métne quelques arbres s'y installent parfois.
L'oasisLorsque les Sahariens du Paléolithique moyen tentèrent de jeter les bases d'une agriculture primitive, ils commencèrent à planter le Dattier et quelques céréales, là où la permanence de l'eau souterraine le leur permettait; l'oasis est un milieu jeune. Il en existe plusieurs types. Celles qui suivent les lits d'oued: de Ksar-es-Souk à Erfoud, la palmeraie suit fidèlement le lit de l'oued Ziz; elle y prospère grâce à la circulation permanente de l'eau, en surface ou au moins en profondeur. Mais une palmeraie peut également se développer sur le cône de déjection d'un oued montagnard; Foum-Zguid, rose dans son écrin vert, surgit au débouché d'un défilé grandiose aux parois chaotiques; la gorge ou foum, percée dans la montagne, collecte les eaux qui sont entrainées vers l'oasis située sur la zone d'épandage de l'oued. Autre type d'oasis, Béni-Abbès, logée au pied de l'erg, dans la zone de contact hamada-erg, bénéficie, en plus du sous-écoulement permaneut de l'oued, de la nappe phréatique de l'erg, captée par des sources et des puits: ainsi, le long de la courbe de l'oued, s'étire une tlorissante palmeraie de trois kilomètres et les cultures sont irriguées par les sources prenant naissance sous la base de l'erg. Lorsqu'une mare se maintient en permanence, il s'y développe un ilot marécageux, riche en Roseaux, Joncs et Massettes, tout à fait inattendu au Sahara; à Béchar, Potamots et Typha poussent les pieds dans l'eau. L'espèce végétale qui originalise le mieux ce milieu est le Dattier probablement d'origine saharienne et cultivé dans tout le Sahara.
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